Les rôles de l’architecte et de l’ingénieur structure dans la conception d’un bâtiment ne sont un secret pour personne. Différents acteurs aux vues tout autant différentes liées aux contraintes inhérentes à leurs compétences respectives.
Le résultat : une complexité dès la conception d’un bâtiment qui fait effet boule en de neige en phase réalisation. Une mauvaise fluidité de l’information entraine invariablement une mauvaise compréhension des besoins in situ.
L’utilisation de la méthode BIM est de plus en plus requise pour la construction de nouveaux bâtiments mais aussi pour leur réhabilitation.
En 2017, la charte « Objectif 2022 » a été signée par le gouvernement. Elle préconise fortement – sans obligation – l’utilisation du BIM sur les projets de construction et de réhabilitation en France.
Malgré cette « non-obligation », le passage au BIM représente un intérêt crucial pour le secteur du bâtiment. En effet, cette méthode de travail est de plus en plus demandée par les clients. Gage de qualité et de gain de temps, le BIM permet à tous les intervenants du projet d’apporter des informations et modifications sur ce dernier sans conséquences financières exponentielles. Il leur permet de construire et tester leur construction en temps réel, avant le début des travaux.
Cette méthode permet également de réaliser des bâtiments dits passifs voire à énergie positive. Une isolation plus performante, garante d’un confort thermique – hiver comme été – optimum, sans surconsommation. Ainsi, dans la dynamique de la transition énergétique, il est à prévoir que c’est le marché lui-même qui imposera le BIM.
Le BIM pour tous
Maîtres d’ouvrage et développeurs :
• Durant les études de faisabilité et de conception, il permet une estimation du coût et du délais de construction en temps réel. Cela permet de vérifier et corriger immédiatement les problèmes.
• Le modèle virtuel 3D aide à la vérification des critères environnementaux et techniques d’un projet.
Bureaux d’études, architectes et ingénieurs :
• Les incidences d’une modification sur plan sont automatiquement répercutées sur les autres parties de la maquette impactées par ladite modification. Ainsi pas de nouvelles erreurs et des changements facilités.
• Les logiciels BIM permettent de générer des plans 2D détaillés et ciblés ;
• Les analyses des performances énergétiques et environnementales peuvent être réalisées très tôt dans l’étude.
Entrepreneurs et constructeurs :
• Les erreurs et omissions sont prises en compte avant le début des travaux. Les modèles provenant de chaque corps de métier, assemblés en un, permettent de détecter les clashs. Les conflits sont donc visualisés au stade des études et non sur le chantier.
• Le modèle BIM permet de cibler les besoins en matériaux et ressources nécessaires à chaque étape du projet. La planification des intervenants du chantier et des livraisons est ainsi simplifiée.
Propriétaires et gestionnaires de patrimoine :
• Toutes les informations collectées durant la construction constituent un modèle 3D définitif, remis à la livraison du chantier aux propriétaires en cas de future réhabilitation/extension.
BIM obligatoire : l’exemple de l’Italie
Les maîtres d’œuvre étaient demandeurs de méthodes et outils électroniques spécifiques pour répondre sur les marchés publics. En réponse, le ministre des Infrastructures et des Transports italien, Graziano Delrio, a signé en 2017 le « décret BIM ».
La mise en place de cette méthode suit un calendrier bien défini, divisé en quatre phases :
1. Jusqu’en 2019 : obligation d’adopter la méthodologie BIM lors de travaux particulièrement complexes, dont le montant est supérieur à 100 millions d’euros.
2. De 2019 à 2021 : La méthodologie BIM sera utilisée pour des travaux stratégiques avec des normes de sécurité spéciales et un nombre élevé de résidents. Les critères seront davantage liés à la question de la complexité qu’au montant.
3. 2022 – 2025 : le BIM sera obligatoire pour tous les travaux de construction, à l’exception des travaux résidentiels ne présentant pas de problèmes particuliers liés à la sécurité.
4. A partir de 2025 : La numérisation concernera tous les projets, plus ou moins complexes, pour des montants supérieurs à un million d’euros.
CETIS : un bureau d’études techniques complet intégrant le BIM
Plusieurs logiciels BIM sont disponibles (REVIT, AutoCAD, Allplan, etc.) mais tous sont long à appréhender. La manière de travailler évolue et le processus BIM semble long à se mettre en place. En effet, afin de construire une base de données efficace de laquelle sera issue la maquette, de nombreuses données sont à récolter et à renseigner. La formation en interne représente un coût important pour une entreprise.
Certains bureaux d’études techniques intègrent l’utilisation du BIM dans leur méthode de travail et le proposent à leurs clients et collaborateurs. C’est le cas du BET CETIS.
Avec de nombreux ingénieurs – structure, fluides ou BIM -, il est essentiel d’agréger leurs compétences en communiquant de manière qualitative. L’objectif étant de réduire le taux de malfaçons sur le terrain. L’utilisation du BIM était donc indispensable. Nous l’intégrons ainsi depuis plus de 3 ans dans la plupart de nos projets. Le but étant de l’inclure en amont de tous les projets que nous mènerons.
La gestion de projet dans son ensemble est l’une des caractéristiques phares de notre bureau d’études techniques. Une logique qui n’est pas sans rappeler la parabole des « aveugles et de l’éléphant » : Il est plus pertinent qu’une personne, un BIM manager, ait la visibilité sur tout le projet, afin de voir toutes ses caractéristiques et ses possibles failles, plutôt que chaque corps de métier fasse, dans son coin, ses études et ses plans.